L'enregistrement, une trace

L’enregistrement n’est jamais objectif. C’est une représentation d’une expérience sonore. C’est le deuxième stade de subjectivité : Éric La Casa parle dans le texte pour son projet «Sound of Europe» d’une « Fiction produite par l’attention au fur et à mesure de l’enregistrement». Le « field recording », ou l’écriture d’un son (phonograhie), est en soi, un processus de composition. C’est une représentation relative à une synthèse du réel. Comparable à la question du cadre en photographie ou en peinture, je considère l’enregistrement comme une fenêtre qui se déplace dans le temps. Et le cadrage de la fenêtre défini le point de vue que l’observateur à choisi. Le point de vue, la position spatiale de l'enregistrement est subjectif, et peut être exploité statiquement ou dynamiquement.

L'enregistrement touche aussi à la question de la représentation, une synthèse du réel, où écrire, un son équivaut à écrire l'espace, dans sa nature.

Certains ont essayé en vain d'enregistrer le silence, qui est en fait une illusion que l'on pourrait plutôt qualifier de "presque rien". Ainsi des expériences et œuvres de John Cage mettent en évidence le fait que dans le rien existe un monde. Je pense que le fait d'enregistrer de manière intuitive et sensible peut mettre ce monde en valeur ainsi que les phénomènes qui le construisent.