La projection d'un hyperobjet

On sait que l'écoute du paysage sonore brouille la distinction sujet / objet. Je prend d'ailleurs le parti de considérer l'écoute comme la projection sensorielle d'un objet, que je considère donc comme sujet. (Cf, texte sur la systémique et la subjectivité)

Dans Paysage sonores partagés, Yannick Dauby explique cette ambiguïté : "Un environnement propose un ensemble de propriétés acoustiques qui seront les mêmes pour tout individu, car conséquence de l'espace considéré et des événements qui l'animent". p16

Mais persuadé que cet ensemble de propriétés, ou paramètres, comprennent des variables différentes pour chaque écoute. Imperceptible par la science, l'extase devant un phénomène engage l'apparition d'un hyperobjet.

L'hyperobjet est un néologisme inventé par Timothy Morton dans Hyperobjects : Philosophy and Ecology After the End of the World, pour qualifier un événement ou un phénomène impossible a situer dans un continuum spatio-temporel. Contrairement à l'objet sonore de la musique concrète. On pourrait appeler hyper objet sonore, un son que l'on considère pas comme composé, mais comme un composant d'un tout.

Puisque la représentation de l'hyperobjet est qualifiée d'impossible l'enjeu est de replacer l'objet dans un contexte spatio-temporel qui serait la projection imaginaire de son contexte réel. L'idée est de se référer à nos sens, en prenant en compte que notre vision est et restera incomplète, n'étant qu'une projection d'une partie du paysage.