Paul Sébillot et Françoise Morvan,
Fées des houles, sirènes et rois de mer,
Rennes, éditions Ouest-France, 2008
Le 24/07/2020, j'ai décidé de me mettre en route à pied sur le chemin littoral qui se situe entre la Pointe du Grouin et Saint-Malo dans le nord de la Bretagne, pour une exploration sonore dans un paysage géologique singulier. J'ai intuitivement orienté mes recherches vers ce lieu, mais je ne savais pas à l'époque, que celui-ci allait prendre une place centrale dans mon mémoire. L'idée était de parler d'espace et de son, et que cet endroit semblait propice, car il regorge de ressources esthétiques et sonores. Il est ponctué de nombreuses discontinuités topographiques, des formations géologiques typiques dans les estrans rocheux que j'avais l'habitude d'explorer, il y a encore quelques années de cela. J'avais envie de retrouver un son, celui des vagues portées par le vent entre les failles rocheuses. Cette rencontre bien qu'élémentaire peut prendre des formes complexes, et j'étais bien décidé à partir me replonger équipé de mon micro et de mon enregistreurs dans ces espaces caverneux pour écouter le bruits blanc généré par les vagues, résonner sur le granit ruisselant. Outre le fait de sa diversité topographique et sonore, la côte est un parfait terrain de marche. Mon manque d'orientation me pousse souvent à devoir me concentrer sur les cartes. Mais la proximité de l'océan, fait que là, j'en ai rarement besoin, il me suffit de toujours garder la mer du même côté. J'ai toujours préféré marcher à côté de l'océan, c'est d'ailleurs devenue une habitude lors de mes voyages solitaires. Ce Golfe est marqué par l’alternance d’estrans sableux et rocheux. À l'inverse du littoral Cotentin qui se situe plus au nord, la côte entre Cancale et le Cap Fréhel est très découpée. Les plages se limitent à de petites criques prises entre de grandes pointes rocheuses. C'est ici que j'ai défini ma zone d'étude, entre la Baie du Mont Saint-Michel et la baie de Saint-Brieuc, de la Pointe du Grouin à Saint-Malo. Comme souvent, sur le littoral, il existe un chemin de randonnée. Anciennement utilisé par les douaniers et les pirates, le GR 34 relie Saint-Brieuc à Saint-Malo. Ce sentier a été créé en 1791 pour lutter contre la contrebande illégale. Il épouse les courbes de chaque crique et de chaque avancée sur l'océan. On rencontre d'ailleurs encore quelques corps de garde qui sont utilisés parfois par les randonneurs pour s'y reposer à l'abri du vent souvent furieux. Autrefois, des marins les ont confondus avec des phares et sont venus s'échouer sur les roches. Je n'avais aucune idée de combien de kilomètres ce trajet pouvait représenter, mais j'avais prévu une marche de trois jours. Les falaises n'étant pas très hautes, pas plus de quinze mètres, on peut descendre dans les criques rocheuses pour explorer les grottes et les failles environnantes sans être muni d'un équipement de protection trop encombrant.
Je considère ces grottes et ces failles comme un miroir sur l'océan. Le bruit des vagues portées par le vent rencontre la pierre, se glisse dans chacune des failles et des moindres aspérités de la roche. Ce fluide sonore se niche parfois dans des endroits où sa nature même vient à se transformer, et se repose quelque temps, jusqu'à devenir pur silence. C'est un phénomène propre à ces espaces, que j'aime repérer, écouter. J'aime sillonner ce « chemin des douaniers », descendre dans ses criques escarpées pour y rechercher grottes ou failles. Certaines portent des noms issues de la lointaine mythologie celte, d'autres noms sont issus de légendes locales. Certaines encore, ont des histoires et d'autres plus secrètes sans doute, ne sont inscrites sur aucune carte.
15h00, j'arrive à la Pointe du Grouin, la chaleur de la canicule annoncée se fait déjà ressentir. Mais ce n'est pas trop écrasant, car les 35° ambiants sont adoucis par le vent. Je sais qu'avec ces hautes températures, la forte humidité crée beaucoup de condensation dans les grottes. Phénomène hygrométrique qui peut être intéressant sur le plan sonore.
Je prends mon sac, ma tente et mon matériel d'enregistrement et je quitte le parking. Beaucoup de touristes s'arrêtent dans cet endroit pour regarder l'océan depuis les hauteurs. Pour ma part, je sais déjà qu'il y a deux grottes en contrebas, et que beaucoup plus m'attendent sur le chemin. Je suis désespéré de savoir que je ne pourrai pas toutes les visiter, étant donné la difficulté d'accès de certaines d'entre elles. La première se nomme la Grotte de l'Ermite, elle se situe à près de 20 mètres au pied du point de vue, mais n'est pas difficile d'accès. Des pêcheurs en ont marqué le chemin au fil des descentes. En Bretagne du nord, on nomme « houles » les cavités creusées dans les rochers au bord de l'eau. C'est dans ces houles que vivent les « fées des houles », des « Fions » et des « Jetins ». Sur la côte du Bassin Breton, de Cancale à Trévéneuc, ces fées sont réputées magnifiques, immortelles et très puissantes. Ces fées, considérées comme des « semi-divinités », ont probablement été vénérées par les « hauts bretons », mais cette croyance a reculé sous l'influence de la religion au XIXe siècle. Dans la grotte vers laquelle je me dirige, vivraient de mauvaises fées qui volent les fermiers et les pêcheurs.
Les fées de la houle du Grouin auraient disparu après un éboulement qui détruisit leur caverne. Il n'y a pas de trace de l’éboulement dans la caverne où je me trouve. Mais cet endroit, qu'on appelle la Grotte de l'Ermite, m'évoque un lieu habité. Les blocs de roches qui constituent les deux parois pourraient ressembler à des marches taillées à même la pierre. Et, ainsi orientée dans l'axe de la pointe, on pourrait penser que son orientation est intentionnelle. Le plafond est plutôt haut, mais étroit et sinueux. Celui-ci est irrégulier alors que le sol est lisse, presque organique. Cette texture sans aspérités est sûrement liée à l'immersion de la cavité lors des fortes marées. Les parois sont lisses jusqu’à deux mètres de haut, et les différences de niveaux dans la grotte, forment un espace qui pourrait rappeler celui de mines de sables.
Un bassin d'eau claire dans le fond, se remplit goutte à goutte. Je n'arrive pas très bien à discerner si cela vient de la condensation ou d'un phénomène d'infiltration. J'ai toujours relié ces courbes organiques aux sons que créent les mouvements de l'eau lorsque la mer est calme. Je perçois une forte résonance, qui se mélange avec le son des moteurs des bateaux qui passent non loin de là. Ce son est accompagné d'un puissant bruit blanc et des ricochets de la masse aqueuse sur la roche. Ce bruit blanc se retrouve fortement filtré lorsque je change la direction du micro. J'entends des harmoniques résonantes assez hautes, au milieu de la bande passante, mais aucune trace de bourdons remarquables, proprement audible dans ce grand espace. C'est un peu comme si je demandais à la roche de me conter les histoires de la mer. Il me semble impossible d'accéder au fond de la grotte sans immerger mon matériel, mais je glisse mon micro dans une faille, ce qui me permet de capturer plus aisément le bourdonnement ambiant, tout en réduisant le son direct de la mer. Contrairement à ce que j'avais prévu, ce petit espace résonne plus et filtre beaucoup plus de fréquences. J'arrive à capter une pulsation entre les 100 et 200Hz, rythmée par le son des gouttes tombant sur la roche. Je n'ai pas réussi à enregistrer la résonance de ces impacts. Mais je trouverai peut-être d'autres situations plus propices pour cela.
15h30, je décide de remonter et de revenir sur mes pas pour trouver la deuxième grotte qui est sur le long du chemin de randonné, au sud-est de la pointe. Mais je me rends compte que le chemin qui aurait pu m'y mener a été fermé pour cause d'érosion de la roche. La marée est haute mais je pourrai peut-être essayer d'y aller par le bas. Je crois que je suis découragé à l'idée de marcher 300 mètres sur un estran rocheux escarpé, bien que la compagnie des oiseaux marins soit agréable. Je décide donc de ne pas y aller, et de me mettre en route du côté sud-ouest. C'est en passant devant le sémaphore que je note pour moi-même : « toujours garder la mer sur ma droite. Au cas où je serais distrait par le chant d'une fée des goules qui m'entraînerait dans l'autre direction. »
16h40, j'arrive en haut de la pointe de la moulière. Cette pointe offre un panoramique à une hauteur d'une vingtaine de mètres. Les étendues de roches dessinent des camaïeux de gris. Une multitude d’espaces taillés dans la roche, c'est comme s'il y avait un pattern géologique où se succèderaient des pleins et des creux à différentes échelles. C'est une organisation que je retrouve aussi dans les arènes granitiques. Les creux se forment avec l'infiltration de l'eau dans les fissures de la pierre, laissant apparaître des blocs plus ou moins grands comme encastrés les uns dans les autres. La topographie est très différente au niveau de l'estran. La pierre est beaucoup plus anguleuse, ou plutôt nervurée, avec des aspérités. Ces formations me semblent beaucoup plus chaotiques, plus difficiles à appréhender visuellement, mais le ruissellement de l'eau laisse quand même parfois apparaître là aussi quelques patterns rappelant le lapiaz.
Voyant que j'allais devoir longer la Plage du Verger pour la suite de mon chemin, je décide de descendre sur l'estran côté est de la pointe pour voir si je peux faire des enregistrements. Après une descente de 18 mètres, je suis une large fissure de calcite qui attire mon attention, et en contrebas se trouve un lieu particulier non loin de l'eau. Une formation naturelle de granit en forme de vasque se dresse perpendiculairement à l'océan. Elle est fissurée horizontalement de manière anguleuse. J'observe la présence d’une petite vasque sphérique, presque régulière au creux de la roche. Dans ce cas là, il m'est possible d'accéder au son de ce petit espace en approchant mon oreille où mon micro. Le fait de m’approcher autant bouche partiellement l'alcôve, ce qui amplifie la résonance. Il n'y a pas de plages peuplées à proximité, c'est plus facile pour moi d'enregistrer dans ce contexte. Je suis assez proche de la mer mais le fait de d'enregistrer dans ce petit espace filtre très bien les aigus du bruit blanc de la mer et suivant mon emplacement dans la faille, j'obtiens des résonances plutôt intéressantes. Bien que les frottements du micro contre la pierre, quand je me déplace dans la faille, puissent être gênants, une fois le micro installé, j'arrive à capturer le gazouilli d'un animal, sûrement celui d'un ligie océanique vivant dans les failles humides des côtes atlantique.
En remontant, j'ai remarqué qu'une grotte se trouvait juste derrière moi, c'est la grotte-tunnel de la Moulinière. Vu sa taille je me demande comment j'ai pu passer à côté quand je suis descendu. La topologie de la grotte ne résonne pas comme je voudrais. Ses murs sont lisses, sans failles et son positionnement en diagonale ne permet pas au vent de s'engouffrer pour y faire résonner le son de la mer. Je m'amuse à enregistrer le son de la boue sous mes pieds et me remets en chemin.
18h, la Plage du Verger se vide, je me presse pour la traverser. Je connais très bien cet endroit, il est particulièrement fréquenté. Je sais que je vais devoir trouver un endroit pour passer la nuit. Je presse donc le pas pour la traverser et atteindre la Plage du Petit Port. C'est la plage de mon enfance. C'est une étroite bande de sable enclavée entre la falaise et un estran rocheux. Je sais qu'une grotte s'y trouve cachée tout au fond de l'estran. Étant plutôt fatigué je décide de confier mon sac à un couple installé à l'entrée de la plage. Ils me préviennent qu'ils vont partir dans une quinzaine de minutes. Cela me semble suffisant pour aller enregistrer. À proximité de la grotte, je croise des groupes de jeunes escaladant les rochers. Vu le temps mis à ma disposition et le bruit environnant, je sais que je n'arriverai pas à enregistrer proprement la résonance du lieu, mais j'aimerai quand même en conserver une trace sonore. L'entrée de la grotte est facilement accessible. Des restes de soirées ornent le sol parmi la boue de la marée précédente. Au milieu de la grotte, une pierre en forme de rampe trace comme un chemin vers une avancée de pierre. Elle est comme construite par la main de l’homme. Certaines de ces formations géologiques sont tellement régulières qu'elles paraissent artificielles. Le sol est très glissant, je peine à accéder au fond avec le matériel. La plage étant à l'abri du vent et la mer étant loin, je ne remarque pas d'harmoniques particulières dans le grand espace de la grotte. Et étant arrivé jusqu'ici, je me résous à capturer le son de la boue sous mes pieds. Le son est assez conséquent pour baisser le volume d'entrée sur mon micro pour ne pas entendre le cri des enfants. Je profite de l'humidité de la paroi pour filmer quelques vidéos très rapprochées. Au niveau du ciel de la grotte, j'aperçois un pigeon dans son nid. Il ne bouge pas d'une plume. J'ai un doute sur le fait qu’il soit réel, il est trop haut pour que j'aille vérifier et ayant perdu le fil du temps, je me presse pour aller récupérer mes affaires. Je retourne hâtivement vers la plage espérant ne plus croiser personne sur mon chemin.
19h40, je me rends compte que j'ai dépassé le corps de garde de la Pointe des Daules, je remonte sur la Pointe du Nid pour trouver un petit bois de pins avec vue sur la mer. Je pourrais encore marcher, mais je meurs de faim.
20h40, le soleil se couche, je monte ma tente sur un tapis d'aiguilles. La mer est basse, je ne risque pas d'être trop dérangé par les vagues.
7h30, l'humidité me réveille, je finis mes dernières gorgées d'eau avec ma boite de sardine. La marée est descendante, je n’ai plus de batteries sur mon portable, la suite se fera sans photos. Je suis déterminé à traverser la Plage de la Touesse et la Pointe du Meinga pour rejoindre la civilisation et chercher de l'eau. Pas question de s'arrêter en chemin.
9h00, finalement j'aperçois une grande roche granitique dans une crique en contrebas. Sa forme spéciale, qu'on retrouve sur la côte de granit rose, m'interpelle. Elle est convexe sur le dessus et dû à l'érosion, concave en dessous. Il est tout juste assez grand pour que je puisse me nicher dedans, avec le son. Mais je préfère juste y passer mon bras pour ne pas modifier le volume de l'espace, ce qui impacterait la résonance. La mer est proche, les impacts de l'eau sont filtrés par la pierre, on entend fortement les variations de volume en fonction du rapprochement des vagues. Le côté du bloc de granit qui se dirige vers la mer ne touche pas le sol, ce qui laisse passer les hautes fréquences des vagues contre les rochers. Je décide de jouer avec cette topographie en baladant mon micro dans l'espace, me rapprochant de l'endroit où je capte le son direct de la mer. J'apprécie la progression du cut-off dans l'enregistrement. On croirait presque entendre un filtre numérique. Me rendant compte que je n'avais pas fait de prise directe de la mer, je décide d'en faire une. Cela me permettra peut-être de faire un comparatif avec mon spectrogramme une fois rentré.
9h20, la pointe du Meinga culmine à 46 mètres. Le paysage à changé, c'est une étendue de pelouses et de landes sans aucun arbre. La vue me permet de voir des petites boîtes blanches le long de la prochaine plage. Je suppose que ce sont des mobil-homes. Peut-être que je pourrais remplir mes bouteilles. La grande Plage des Chevrets est déserte, il commence déjà à faire très chaud. Pas de signe de vie dans l'enfilade de mobil-homes, mais l'entrée est fermée et grillagée. Je me demande de quelle manière je vais escalader. Finalement, une personne méfiante est sortie pour me demander ce que je faisais là. Et après une discussion, j'ai réussi à remplir ma bouteille.
10h30, la mer est maintenant basse, j'aperçois de multiples crevasses sur l'Île du Petit Chevret juste après la plage. Je décide de me concentrer sur mes enregistrements et de passer un certain temps dans les environs. Le paysage de ce platier rocheux est magnifique. Allongé, ventre contre terre, je vois un désert de roche dans lequel je n'aimerais pas me perdre. Abaisser le regard au niveau du sol est un jeu que j'affectionne depuis que je suis petit. C'est entrer dans un autre monde où il faut explorer et survivre dans un univers hostile. C'est finalement ce que je fais avec mes enregistrements dans les failles. Suivant l'endroit, je change d'échelle et place mon attention dans un espace plus petit. S'ouvre alors à moi, un environnement sonore autre, où l'on entend le souffle des colonies d'invertébrés terrestres.
Cet estran est découpé par 5 failles anguleuses, qui se fondent dans le paysage. On ne les aperçoit qu'une fois devant leurs entrées. Elles vont jusqu’à 2 mètres de profondeur et sont la plupart du temps immergées. Je me balade à l'intérieur avec mon micro et j'écoute avec passion le son des colonies de Ligies océaniques et autres invertébrés se purgeant de l'eau de la marée. Les fréquences de résonance sont puissantes et très basses dans la première faille. La mer est éloignée, le bourdonnement est quasi constant. Il est orné de gazouillis de fréquences différentes. Un système sonore qui doit s'organiser sur la plage fréquentielle en fonction des espèces. Il forme un nuage sonore dans ce lieu, où malgré son invisibilité, on remarque une biocénose très présente. C'est mon paysage sonore favori parmi ceux rencontrés depuis la veille. Les autres failles sont moins profondes et plus ouvertes, plus basses, car plus éloignées de la pointe. Les fréquences de résonance sont plus hautes et je rencontre moins d'animaux. Mais un écoulement d'eau dans une alcôve forme parfois des bulles qui viennent éclater sur la roche.
12h20, je me remets en chemin. Sur ma route, je croise un ou deux groupes de promeneurs, je me mets sur le côté du chemin pour manger quelque chose et après 45 minutes de marche je me rends compte que je suis plus ou moins retourné sur mes pas. Je ne comprends pas et questionne un couple qui campe dans les dunes. C'est là que je me rends compte que je suis arrivé sur la presqu'île de Besnard et que j'ai loupé la voie pour traverser le havre de Rothéneuf maintenant fermé car la marée est montante. Je suis déçu car j'aurais aimé y passer et je vais devoir marcher quelques kilomètres sur la route pour rejoindre Rothéneuf sous 30° avec mon matériel sur le dos. Je me hâte et essaie de faire du stop sur la route malgré le fait que je n'ai pas de masque. Sans succès.
14h00, je traverse une brochette de village par les terres, sachant que je ne pourrai pas enregistrer, et je me réfugie dans la première grotte sur le chemin sur la Pointe de la Varde. L'océan remplit un bassin juste devant de la grotte ce qui me permet de me rafraîchir. Je pose mes affaires dans le fond de la grotte, et je m'endors, nu, sur un rocher.
15h50, la mer est montée, il fait toujours très chaud. Je me baigne et j'entends un son provenant de l'endroit où l'eau rentre pour remplir le bassin. Je retourne dans la grotte pour chercher mon matériel d'enregistrement et escalade sur le côté de la crique pour l'atteindre sans mouiller mes appareils.
Mon micro est presque au contact de l'eau. L'action se passe en deux temps, la vague vient heurter la roche et une partie de l'eau s'écoule et vient résonner dans le creux entre les deux roches. Et quand la mer se retire, elle aspire à la fois de l'eau et de l'air dans la fente pour créer ce son organique.
16h30, le soleil commence à baisser. Je me remets en route. Je ne tarde pas à rejoindre la population sur le Sillon, ce qui me mène tout droit à Saint-Malo.
18h, retour en train.